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andré cohen aknin - Page 2

  • Au seuil du monde

    Lettre d'un colporteur-liseur N°33
    "Au seuil du monde" de André Cohen Aknin
    Les textes cités sont tirés de "L'iris sauvage", de Louise Glück, Editions Gallimard, mars 2021
     
    J'ai lu le recueil de Louise Glück "L'iris sauvage"(1) dès sa parution en France, fin mars. Cette vision sur la nature, cette interrogation sur le monde à travers une simple brindille me surprenait. Puis j'ai laissé le recueil mûrir à mon chevet, cueillant de temps à autre quelques mots, jusqu'à ce qu'ils s'insinuent en moi. J’ai écrit quand je me suis aperçu que mon dessus de lit devenait vert tendre.
     
    Avec "L'iris sauvage", Louise Glück propose ce qui pourrait être un chemin ; elle le fait de façon naturelle, accessible, à partir de petites choses autour de nous, de ce jardin, de cette nature renaissante en ce début de printemps. Elle est l'herbe qui apparaît juste après la pluie en plein désert, ce vert tendre qui déclenche le sourire. 
     
    Ces petites choses sont les prémisses d'un monde à notre portée. Et l'on se met à chantonner à chaque découverte, comme si c'était la première.
     
    dans le jardin, dans une pluie fine 
    le jeune couple en train de planter
    une rangée de petits pois, comme si 
    personne ne l'avait jamais fait auparavant,
    les grandes difficultés jamais encore
    confrontées ou résolues -
     
    même ici, même au début de l'amour,
    sa main quittant son visage trace
    l'image d'un départ
    et ils se croient
    libres de négliger
    cette tristesse. (2)
     
    Louise Glück montre le seuil et nous dit de nous y attarder. Au seuil du monde, c'est déjà le monde. Il faut y croire et délaisser la tristesse ambiante. S'émerveiller. Oui s'émerveiller. L'écriture est là, dans cette attente. Mais elle nous avertit, tout n'est qu'illusion. 
     
    Une fois que tout me fut arrivé,
    le néant m'arriva.
     
    Il y a une limite
    au plaisir que je prenais à la forme -
     
    En cela, je ne suis pas comme vous,
    Je n'ai pas d'échappatoire dans un autre corps,
     
    Je n'ai nul besoin
    de protection en dehors de moi-même -
     
    Si vous vouliez bien ouvrir les yeux
    vous me verriez, vous verriez
    le vide du paradis
    réfléchi sur terre, les prés
    de nouveau vides, sans vie, recouverts de neige -
     
    puis la lumière blanche
    désormais dans son déguisement matériel. (3)
     
    On peut se poser des questions existentielles : qui sommes-nous, où allons-nous ? La vérité est que nous ne sommes pas plus important qu'une brindille sur le bord d'un chemin. S'il s'agit de se battre - car tel est le travers de notre espèce humaine - ce n’est pas contre la nature que nous devons nous battre. Ne la détruisons pas, elle est notre seul horizon. Il n'y a pas d’échappatoire. Et quand Louise Glück parle de néant, nous faisons le rapprochement avec ce que nous vivons, ces épidémies et toutes sortes de catastrophes naturelles qui se succèdent, toujours plus dévastatrices. Nous sommes dans une spirale et cette spirale nous mènera à notre perte. On croirait entendre Greta Thunberg, la jeune suédoise si médiatique. Toutes les deux, chacune à leur manière, nous somment de réagir.
     
    Louise Glück en appelle à dieu : 
    Comme tu es apparu à Moïse, c’est parce que
    j’ai besoin de toi que tu apparais face à moi (4)
    Elle imagine sa réponse :
     
    combien de fois dois-je détruire ma propre création
    pour vous apprendre
    que c'est ceci, votre punition : 
     
    par un seul geste je vous ai installés
    dans le temps et au paradis. (5)
     
    De nous être imaginés au paradis - dans la Genèse - nous a coupé les jambes. Nous n'aspirons qu'à y retourner. Pas la peine, semble clamer Louise Glück, ce n'est que du vide. Et quand elle dit je, c'est nous. Nous sommes confrontés à notre propre vide.
    Pas je, espèce d'idiot, pas moi, mais nous, nous - vagues
    de ciel bleu comme 
    une critique du paradis : pourquoi
    chéris-tu ta voix
    alors qu’être un
    équivaut à n'être presque rien (6)
    Ce "presque rien" me rappelle Francis Jammes, son poème Prière pour avouer son ignorance : 
    "Je ne sais rien. Je ne suis rien. Je n'attends rien 
    que de voir, par moment, se balancer un nid 
    sur un peuplier rose, ou, sur le blanc chemin
    passer un pauvre lourd aux pieds luisants de plaies…"
     
    Restons humbles. C'est parce qu'on a en tête que tout peut disparaître qu'on peut survivre. Il y a quelque chose de mystique dans cette poésie-là. Le renoncement mène à la lumière.
     
    Cependant, entre les mots et le corps, subsiste un décalage, un doute - après tout, Louise Glück n'est qu'un être humain. Elle cherche le courage, une preuve. Cela prendra un temps infini. 
    Cette preuve, nous l'attendons tous, histoire de s'accrocher à quelque chose de plus "grand", en sachant pertinemment qu'elle ne viendra pas. La lumière est là à notre portée. Peut-être au seuil d'une phrase, alors qu'on se met à guetter chaque mot, chaque signe et à écouter les silences. J'aime m'attarder sur les virgules, ces êtres frêles et si résistants. Leurs respirations sont si changeantes, qu'il faut, à chaque fois, fredonner la phrase entière pour se rapprocher de la musique qu'on a imaginée au début.
     
    C'est une chose terrible que de survivre 
    comme conscience 
    enterrée dans la terre sombre. (7)
     
    La simple conscience ne suffit pas. Il nous faudra remonter vers la source, au rythme de la prière et du regard, puis s'immobiliser, être prêt à recevoir. 
     
    Je voulais demeurer ainsi,
    immobile, comme le monde ne l'est jamais,
    pas au cœur de l'été mais l'instant précédant
    l'éclosion de la première fleur, l'instant
    où rien ne s'est encore passé - (8)
     
    Elle est si surprise de se voir vivante.
     
    Je ne m'attendais pas à survivre,
    me réveiller de nouveau, sentir
    dans la terre humide mon corps
     
    apeuré, oui, mais à nouveau parmi vous
    à pleurer, oui, risquer la joie
     
    dans le monde cru du nouveau monde. (9)
     
    OUI, RISQUER LA JOIE. C'est ce qu'elle nous invite à faire.
    Il me tarde de plonger dans l'autre recueil “Nuit de foi et de vertu” paru en même temps.
     
    La traduction de Marie Olivier, sobre et fluide, nous invite à entendre la musique de la poète. Le texte en américain est en regard sur l'autre page. On peut y plonger à tout moment et, ainsi, garder le tempo original. Les deux langues s'accordent entre mots et corps. Mais Marie Olivier s'efface devant la poésie de Louise Glück dont le souffle est là, profond, qui nous emporte.
     
    André Cohen Aknin 
     
    (1) "L'iris sauvage" de Louise Glück, Editions Gallimard, Mars 2021
          Traduction et préface par Marie Olivier 
    (2) Le jardin
    (3) Fin de l'été
    (4) Vêpres
    (5) Moisson
    (6) Scilla
    (7) L’iris sauvage
    (8) Au seuil de la porte
    (9) Perce-neige

  • Des saveurs et des livres au Bazar de St Martin en Vercors

    "Des saveurs et des livres" au Bazar de St Martin en Vercors,
    par Geneviève Briot

    Du 6 au 12 août 2021 était organisé le Bazar de St Martin en Vercors, à l'initiative de la Cie Cyrène, avec Michel et Jacotte Fontaine : musique, théâtre, danse, lectures, film et chants au fil de la semaine sur le thème Le pain dans tous ses états.

    Nous les Colporteurs, André et Geneviève, avec Naïs, nous présentions une lecture Des Saveurs et des livres, un menu différent chaque jour. Nous étions dans la rue, sous le regard bienveillant de Raymond et Ginette, nos voisins de porte. Nous affichions des poésies comme d'autres accrochent leur lessive, montrant ainsi nos dessous les plus intimes, les poésies qui nous collent à la peau. Les cailloux peints et les tissus poèmes de Naïs montraient le chemin de la place jusqu'à nous.

    Nous présentions nos derniers ouvrages : Un lit dans l'océan, le lien entre une mère et son fils ponctué de saveurs orientales, D'azur et de feu où Josette l'héroïne croque la vie à belles dents.

    Ces extraits étaient ponctués de poèmes de Blaise Cendrars, Mahmoud Darwich, Guillevic, Pablo Neruda, François Cheng, Alain Borne, Paul Vincensini, Jean-Louis Novert et autres boulangers et pâtissiers des mots.

    Avec les Touaregs, nous avons fêté l'eau : "Annoncez que l'eau doit être partagée, annoncez-le à tous les peuples de la terre", tout en accueillant Omar Khayam venu de la Perse du XIIe siècle pour célébrer le vin.

    Notre table était ouverte à tous. Bernard Vandewièle est venu parler de son livre Brigitte l'œuvre à vif, Juan Antonio Martinez a slamé accompagné par Esteban au saxophone, Marie a chanté un poème de Victor Hugo, Cécile a dit La lionne de Jacques Prévert…

    Dans cette période de pandémie où nous avons été privés de lectures publiques, ce fut un plaisir de partager avec des personnes réellement présentes.

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  • De la trempe des Hurlants

    Lettre d'un colporteur-liseur N°32
    "De la trempe des Hurlants" de André Cohen Aknin
    Les textes cités sont tirés de "Tragédie d'une trajectoire", un CD de Casey

     

    C'est à Saint-Martin-en-Vercors que j'ai découvert Casey. Le casque sur les oreilles et la main sur l'écorce d'un tilleul de 423 ans, j’écoute Tragédie d'une trajectoire. Sa voix me prend aux tripes, aux bras, aux boyaux - côté foie. Elle m'emmène dans les méandres d'une langue nouvelle pour moi.
     
    CONNAIS-TU LE CHARBON, LA CHABINE
    LE COULIS, LA PEAU CHAPÉ, LA GROSSE BABINE             
    LA TÊTE GRÉNÉ QU'ON ADOUCIT À LA VASELINE
    ET LE CRÉOLE ET SON MÉLANGE DE MÉLANINE
    CONNAIS-TU LE MORNE ET LA RAVINE
    LE BÉKÉ QUI TRÈS SOUVENT TIENT LES USINES
    LA MACRELLE QUI PASSE SON TEMPS CHEZ LA VOISINE
    ET LE CRACK ET SES DÉCHETS DE COCAÏNE
    CONNAIS-TU LE MONT PELÉ ET LA SAVANE
    LES PÊCHEURS DU CARBET, LE POISSON DE TARTANE
    LES TOURISTES AUX SEINS NUS À LA PLAGE DES SALINES
    PENDANT QUE LA CRISE DE LA BANANE S'ENRACINE
    CONNAIS-TU FRANTZ FANON, AIMÉ CÉSAIRE
    EUGÈNE MONA ET TI EMILE
    SAIS TU QUE MES COUSINS SE FOUTENT DES BAINS DE MER
    ET QUE LES COCOTIERS NE CACHENT RIEN DE LA MISÈRE (1)
     
    Du rap français. D'habitude, je suis plutôt attiré par Fauré, Haendel, Mozart, Alla un musicien de Béchar, Reinette l'Oranaise. La scansion est celle d'un tambour d'une île lointaine ou bien celui d'une vallée africaine - en direct. J'entends le noir de la peau, sa lumière et ses rimes en o.
     
    Je parle au tilleul, lui demande si ce genre de musique le dérange. Il me répond qu'il en a vu d'autres, ses racines traversent les océans, plongent dans les caves, les arrière-salles de bistrots, les terrains vagues, les squats, elles sondent la terre et les corps. 
    L'arbre a oublié les mots de ceux qui sont venus lui parler d'amour, mais jamais de ceux qui lui ont parlé de révolte ; il a connu la résistance face aux nazis, les famines, 1789, Napoléon, la création de la République, la révolte de 48. Lui, tilleul, né de la volonté de Sully, à l'époque de Montaigne, m'a aussi parlé des déportés en Nouvelle Calédonie après la Commune de 70, du Vel d'Hiv et d'Alexandre Marius Jacob, l'anarchiste qui volait les riches pour donner aux pauvres.
    Avec lui, je comprends que le rap est une voix du peuple qui monte quand la douleur est grande, une voix d'outremer, d'outrecœur, d'outrepeau, comme existent les Outrenoirs de Pierre Soulages. 
    Le noir possède toutes les couleurs. 
     
    Casey est une femme de la trempe des Hurlants, ces vents qu'on rencontre sous les cinquantièmes. Pas besoin de naviguer sur les mers du Pôle Sud. La tempête est ici dans nos rues.
     
    ILS VEULENT, ILS VEULENT
    ILS PARLENT, ILS PARLENT
    ILS OUVRENT LEURS GUEULES
    QU'ILS ME LAISSENT TRANQUILLE, PUTAIN J'EN AI RAS LE BOL
    DE CES FAUX VANDALES, VANTARDS, FORTS EN PAROLE
    ILS ME GÊNENT, POMPENT MON OXYGENE (2)
     
    Vrai, c'est fou ce que les gens parlent, veulent ! Y a en même qui ont l'idée de remettre la poésie au programme des Jeux Olympiques. 
    Pas besoin de chercher la médaille. 
    D'autres disent que la poésie est une arme ? Contre quoi ? Les plastiques pollueurs, les vitrines aguicheuses, les contrôles aux faciès, les réseaux sociaux, leurs rumeurs, et ce qui fait de nous des chômeurs ? 
    Ce que je sais, c'est qu'elle a parfois un goût de kebab à la sauce blanche qui salit les bouquins et dégouline sur les manches.
     
    Casey trace sa route, recompose les sons, les mots, l'espace sur la page. Sa poésie, n'est pas à vendre. 
     
    C'QUE J'PENSE OU DIS N'EST PAS À VENDRE
    SI TU CROIS QU'ÇA VA CHANGER
    TU PEUX ATTENDRE (3)
     
    Salut à elle et à tous ceux qui respectent la langue tout en la dynamisant. Je pense à Guillaume Apollinaire en 1917 et avant lui, Rimbaud et, plus tard, les surréalistes ; à Cendrars, voyez ses poèmes dénaturés ; plus tard encore, l'underground des années cinquante avec Ginsberg et son poème Howl dont les "sacrés" bousculent notre quotidien.
    Poètes d'avant, d'après.
    Langues éclatées, devenues anciennes à la seconde même où elles apparaissent. 
    Nouveaux poètes, vous serez rejetés à votre tour. Peut-être même par des dandys shootés à la guimauve. L'un d'eux écrira sur du papier toilette estampillé AB. Car telle la loi du genre : je vis, je meurs.
     
    MA PLUME, MON DIPLÔME, UN BLÂME, UN PROBLÈME
    UN SUPRÊME PROGRAMME HAUT DE GAMME QUI ENGRÈNE
    QUI ENTRAÎNE DÉBRIS DE CRÂNES, DE VITRINES
    CRIMES QUI SE TRAMENT, NITROGLYCÉRINE
    PREMIER ALBUM, JE DÉGAINE, SORS DES ABÎMES
    J'AMÈNE ŒDÈMES ET RÉTAME DES RIDDIMS
    J'ÉTONNE, ON M'ACCLAME    
    JE DONNE MON MOT D'ORDRE ET MON MODEM
    QUIDAM DES DOM SUR LE MACADAM
    DES TONNES D'ULTIMATUM DANS MES THÈMES
    HÉMATOMES DANS MES TOMES À L'ANTENNE ET CARTONNE LE SYSTÈME
    FAIS GRAND SCHELEM POUR VICTIMES DES HLM
    VU QU'PANAME EST TELLE GOTAM, TAM TAM ET COCKTAILS (4)
     
    Je ne comprends pas tout. Est-ce dû à mon âge ? Je suis un enfant, je suis un vieil homme. Ce n'est pas qu'avec les mots qu'on saisit. Là, il y a un sens, ça vient de loin. J'entends âme dans quidam, macadam. Une force d'âme, de celles qui traversent les montagnes. Nous en avons tant besoin aujourd'hui. 
     
    Prendre le flow de Casey et se laisser emporter. Le sourire vient aussi de l'ébranlement.
     
    André Cohen Aknin
     
    Les textes de Casey sont tirés de la pochette de son disque "Tragédie d'une trajectoire". 
    (1) "Chez Moi" (Casey-Laloo). 
    (2) "Mourir con" (Casey / Laloo)          
    (3) "Pas à vendre" (Casey - Hery)
    (4) "Suis ma plume". (Casey / Soul G)

  • Avis Presse, lecteurs - extraits - "D'azur et de feu"

    • Du Maroc à l'Inde, en passant par la Russie, le Canada ou l'Afrique, de voyages en rencontres, de l'enseignement à la fréquentation des milieux littéraires et anarchistes, cet ouvrage retrace le parcours d'une femme libre, amoureuse, anti-conventionnelle, haute en couleur, qui force l'admiration par son dynamisme. Bulletin de Bourg-de-Péage
     
    • Le rire de Josette et de Geneviève, le jour de la photo de la quatrième de couverture, est un rire de soleil. Ce n'était pas un rire bruyant, ostentatoire, mais un rire plein, plein comme un corps entier, un corps de femme, plein comme un poème, un poème-rire.
    Elles riaient aux éclats, assises sur le canapé ; elles riaient d'être ensemble, de pouvoir se regarder, se parler. On aurait dit des adolescentes, même si l'une a 90 ans et l'autre presque 80. Josette est fille de menuisier ; Geneviève, fille de boulanger. Qu'ont-elles en commun ? D'être des femmes, d'être curieuses, d'avoir de l'intérêt pour les autres et une inébranlable volonté d'être libre, libre dans leur manière de penser et dans leur corps. Elles ont aussi le besoin insatiable de lire et celui d'écrire. Josette a beaucoup écrit sur ses carnets de voyage, Geneviève est écrivaine. Elles ont aussi en commun d'avoir enseigné. "Elles rient", André Cohen Aknin. extrait. Revue A Littérature Action
     
    • On y évoque la vie d'une Romanaise, née à Châtilllon - St-Jean en 1927. Josette a épousé Robert Passas de Bourg-de-Péage.
    … une femme qui portait les valeurs de la fraternité et de la liberté des anarchistes. Une femme en quête de spiritualité sans appartenir à une religion. Josette a aimé d'amour ou d'amitié des gens hors du commun. Elle se souvenait avec émotion de sa passion amoureuse pour le vieil anarchiste libertaire Alexandre Marius Jacob. Elle en témoigna sur France Culture lors d'une émission consacrée à cet "honnête cambrioleur". Laurent Thiot, L'Impartial 
     
     • J'ai admiré cette femme pour sa liberté de penser et d'être, son énergie de vie, sa confiance et son intelligence des choses de la vie. Yamina, lectrice 
     
    • Une vraie merveille, quelle aventure, quel chemin, quel rythme ! Et, parfois, quelle audace ! Tant de choses, tant de beautés, de bontés, de douceurs alimentent et nourrissent cette belle vie d’une femme d’exception ! … C’est la larme à l’œil que je referme ce livre, pardon, ce roadbook d’une vie extraordinaire, le sillage d’une vie-modèle, comme une procession de foi, une ode à la vie !
    Félicitations pour cette belle écriture qui cisèle et honore admirablement cette aventure d’une vie ô combien riche, émouvante, renversante parfois, mais stimulante, séduisante. Richard, lecteur
     
    • Je vois ce livre comme un tissage léger et presque transparent, alternant les rayures de laine fine et de soie brillante et cela, ce sont les deux écritures de Josette et Geneviève, sans que je sache laquelle est en laine et laquelle est en soie. Claudia, lectrice 
     
    • Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pas l’avoir connue... autrement que par cet ouvrage. Merci pour ce bel hommage à cette si belle personne. Jean-Luc, lecteur

  • Haïkus au collège

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    Les enfants d'une classe de 6e au collège des Maristes en promenade au Bois des Naix à Bourg de Péage ont saisi des éclats de nature et de poésie pour écrire des haïkus.

    Avec leurs enseignantes Mesdames Lemoine et Del Sarto, ils ont confectionné le papier sur lequel ils ont écrit leurs poèmes et fait une exposition.

    Ils nous ont invités à leur exposition.  Certains ont lu leur texte à voix haute puis ils nous ont posé des questions sur nos livres et notre écriture. Une rencontre ouverte sur le désir et le plaisir d'écrire.

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  • Une lumière dans l'ombre

    Lettre d'un colporteur-liseur N°31
    "Une lumière dans l'ombre" de André Cohen Aknin
    Textes cités : "Une longue impatience" de Gaëlle Josse.

    *

    De nouveau, une lettre d’un colporteur-liseur à propos d’un roman : "Une longue impatience" de Gaëlle Josse” (1). A la lecture, j'ai ressenti la vibration d’un long poème.
     
    Ce roman est une lumière dans l'ombre, dans la rudesse d'une vie balancée entre pauvreté et présence de la mer. Une mer immuable, sa force, sa joie presque, son attirance irrésistible. Il y a aussi l'absence qui, à la fois, nous tourmente et nous construit.

    Nous sommes avec Anne qui attend son fils Louis, parti à la mer comme on part à la guerre. Pas tout à fait. Il est parti sans salut, sans banquet de classe, sans ce baiser sur la joue d'une mère.
    Ce livre offre le banquet du départ en même temps que celui du prochain retour.

    Louis n'a rien dit, il n'a même pas laissé de message, après que son beau-père lui a donné une tannée avec sa ceinture. Pourtant Etienne avait promis de s'occuper de lui comme si c'était son propre fils. Qui plus est, Anne n'était pas là ce jour-là, elle s'occupait de ses plus jeunes enfants.

    Son fils est sur la mer, pressent-elle. Le père de cet enfant était marin. Ces choses-là n'arrivent pas par hasard.

    Anne est terrassée. Elle avait connu un abandon quelques années plus tôt avec son premier mari, qui, lui aussi, était parti en mer. Il y était resté. Déclaré disparu après que l’aviation anglaise eut bombardé son bateau. Churchill ne voulait pas que les pêcheurs bretons puissent nourrir les soldats allemands.

    La mer comme une attirance, une malédiction.

    Elle vit à présent dans un appartement cossu au-dessus de la pharmacie de son nouveau mari, Etienne. Un autre monde pour cette veuve de pêcheur démunie. Y s’est-elle jamais sentie à sa place ? Pourtant, ça avait été une histoire d’amour entre Anne et Etienne. Surtout pour lui. Ils se connaissent depuis l'école communale. Il l’avait toujours aimée. Et il avait attendu la fin du deuil avant de lui déclarer son amour. Elle avait accepté de l'épouser. Ils ont eu deux enfants ensemble. Mais que vaut ce nouvel amour comparé à celui d'une mère pour le fils disparu ?

    L'attente est un dialogue avec l'autre, avec celui ou celle qu’on attend, mais aussi avec soi. On y construit un verbe fait de silences, de larmes et de rires.

    Anne écrit à son fils par l'entremise d'une Compagnie Maritime. Des lettres comme on balance une bouteille à la mer. Elle lui promet un festin. Ce roman se construit ainsi autour de la table : entrées, poissons, viandes, desserts, tout à foison. Rien n'est trop beau pour le retour d’un fils.

    L'absence prend toutes les pages. Nous accompagnons cette femme, pas à pas, jusqu’au dessus d’un trou dans la falaise, devant une mer déchaînée, avec la peur de la voir s'y jeter. Elle raconte la vie qui s'en va, qui reviendra, pour sûr. L'espoir d'un retour que nous portons en chacun de nous.

    Ce fils parti est à la fois, sa part d'ombre et sa lumière, son attachement à sa vie passée, à ce qu'elle avait été enfant, à son premier mari marin, à cette vie de pauvreté, à la fascination de la mer.
    Elle va peu à peu délaisser le bel appartement au-dessus de la pharmacie pour se réfugier dans son ancienne maison, qu'elle a gardée.

    Anne s’épuise à attendre. Alors, sur son banc, elle coud, elle brode, elle raconte son histoire. Elle tisse l'avenir. C'est une autre manière d’écrire, plus proche d’elle. Elle a raison, on n'écrit vraiment que près de sa source.
    Gaëlle Josse redonne aux mots tissage et texte leur gémellité.

    Anne est dans les fils de cette nappe, dans chaque minuscule trou où est passée son aiguille, dans chaque point coloré. C'est sa façon de s’asseoir à la table du banquet avec son fils, même en son absence, de rester dans le monde des vivants.

    L'écriture de Gaëlle Josse nous fait respirer un air marin, nous mène sur les crêtes des vagues, la houle jusque dans les yeux. Ses mots, leurs vibrations, nous emportent plus loin que le premier regard. Nous sommes transpercés, bouleversés. Nous sommes avec Anne dans son humble maison. Sa douleur de femme abandonnée par son fils, son appel à l'absent deviennent les nôtres. Mais, au lieu de souffrir, nous lisons la joie dans le scintillement de l'écume d'une nappe brodée.

    La magie de “Une longue impatience” vient de ce que l’auteure nous fait vibrer avec elle et que ce livre entre dans nos vies.

    (1) Une longue impatience" de Gaëlle Josse” aux Editions Noir sur Blanc, collection Notabilia, 2018.
  • Retour au poème précédent

    Lettre d'un colporteur-liseur N°30
    "Retour au poème précédent" de André Cohen Aknin
    Textes cités : "Dernière mode familiale" de Philippe Beck.
     
    Je reviens au poème de Philippe Beck. 
    Dans ma lettre d'un colporteur-liseur précédente, j'avais l'intention de poursuivre sur ce texte, mais les mots de Guillevic m'avaient traversé et j’ai été détourné. Je reprends donc.
     
    Je préfère ne pas 
    parler de ma vie.
    Un souhait :
    épier le siècle
    ou bruiteur
    de fleurs
    et des avenues -
    et des faits. (1)
     
    Les vers sont courts, deux trois mots, souvent. Pour les comprendre, on les lance loin devant et on attend qu'ils nous reviennent à la manière d'un boomerang aborigène. Nous nous fracassons contre les ruptures. Le fil semble absent, mais il est bien là, en accordéon. On le déplie et le monde s'ouvre sans limites.
    Ce poème tourne autour de nous. La famille oui. La famille non. Nous semblons sans solutions. Et pourtant, nous naviguons entre le oui et le non, entre la famille et l'absence de famille, entre le ciel et la terre. Cet entre-deux, cette absence de solution est la solution. L'obligation du mouvement, du doute, car là est l'écriture, là est la vie. 
     
    Philippe Beck écrit :
     
    La Mémoire
    des archives familiales
    est inutile
    à l'intellectuel
    de petite origine. (1)
     
    Merci bien, je suis de petite origine et je tiens fermement à mes archives familiales, dont je suis le dépositaire. 
    Zut, je parle de moi. Ça va recommencer comme la dernière fois. Non, non et non ! Laissons le “moi” à ses divagations. Je ne suis pas un poète, juste un lecteur de poètes, peut-être même un de ces "esclaves de maintenant", de qui parlent Philippe Beck. 
     
    L'intellectuel 
    esclave
    de maintenant 
    écarte
    à sa manière
    le passé
    qu'il a en tête.
    Il parle 
    des livres
    qu'il a lus, 
    et sa biographie
    est faite.
    (Il en veut 
    aux livres
    plus qu'aux hommes.) (1)
     
    En vouloir plus aux livres qu'aux hommes, cela veut-il dire que l'on peut différencier l'homme et le livre ? La question vaut le coup d’être posée. Dans l'Histoire, on a brûlé des livres, mais aussi des hommes. 
     
    Pour ce qui est de la concordance de "livres lus" et de "biographie", Beck a évidemment raison, tous les livres que nous lisons font partie de nous, nous construisent. Nous sommes des voleurs de mots, des mâchouilleurs de papiers, des lécheurs d’écrans, des entortilleurs de lettres, d'accents circonflexes et de virgules en dérive, au point de nous retrouver avec des phrases entières tatouées sous la peau.
     
    Bon, il ne me reste plus qu'une demi-heure avant le match de rugby à la télé. Les filles du quinze de France affrontent les Anglaises en finale du tournoi des six nations féminin. Je ne veux pas rater ça. Allez les filles !
     
    Voici une autre partie du texte du Philippe Beck, Dernière mode familiale. La famille, un sujet où l'auteur a un regard sur "L'hexamètre flottant qui potine".
     
    Qui potine
    sur la vie
    et la société ?
    L'hexamètre 
    flottant
    potine
    et chronique
    amplement, snob.
    Chez moi
    il y a un tiret ou trois étoiles ;
    entre l'époque 
    et ma personne
    il y a ce fossé 
    avec du bruit :
    la place
    réservée 
    à la famille
    et aux archives
    domestiques.
    Mais la famille 
    avait quelque chose 
    à dire.
    En écoutant 
    les bruitages naturels
    ou plus que faux
    du siècle
    nous sommes colorés
    par l'écume
    de son rouleau,
    et nous avons 
    une langue
    morte en vie
    qui n'est pas la langue
    de l'appariteur musclé
    (elle a beaucoup, beaucoup
    de sur, avec, pour). (1)
     
    (1) Philippe Beck. Dernière mode familiale. Extrait. Flammarion. Collection Poésie. Texte cité par Un nouveau monde  Poésies en France 1960-2010 - Mille&unepages  Flammarion.

  • J'écris en m'attardant sur les mots

    Lettre d'un colporteur-liseur N°28
    "J'écris en m'attardant sur les mots" de André Cohen Aknin
    Textes cités : "Le livre de l'intranquilité", "Le passage des heures" (Ode sensationniste) de Fernando Pessoa - "La terre des mots" de Jean-Louis Novert.

     

    J'écris en m'attardant sur les mots, comme devant des vitrines où je ne verrais rien, et ce qui m'en reste, ce sont des demi-sens, des quasi-expressions, telles des étoffes dont je n'aurais qu'aperçu la couleur, des harmonies entrevues et composées de je ne sais quels objets. (1)
     
    Sur mon balcon, je ne vois pas la vitrine de la boulangerie, ni même la porte de son fournil. Le matin, sous les coups de 5h - 5h30, il y a l'odeur de la première fournée qui envahit la rue. Je peux écrire alors, et pas avec des demi-sens ou des quasi-expressions, non, avec la pleine mesure de l'immédiat.
     
    Chaque aube est un rideau qui oscille,
    Qui rafraîchît les illusions et les souvenirs de mon âme de vagabond… (2)
     
    On ne fait pas assez attention à ces petites choses, à ces plaisirs quotidiens. Pour le pain, j'ai lu un extrait de La charrette bleue de Barjavel dans un collège. Ses mots se transformaient en pain doré dans le regard des enfants. Un poème, parfois, comme celui de Jean-Louis Novert fait naître la sensation :
     
    Le livre 
    donne le pain,

    ses pages
    sentent la farine,
     
    ses chapitres 
    sont tendres et chauds,
     
    dans le four
    des mots, une épaule
    se dénoue… (3)
     
    Le mieux serait que je vienne vous en parler avec une baguette et que nous la partagions. 
    Car, voyez-vous, je suis un mangeur de pain. Il m'est indispensable. J'en mange à toute heure de la journée. Ma mère faisait son pain et j'ai même épousé la fille d'un boulanger. C'est dire l'importance de la chose. 
    Mais attention, il y a pain et pain. On doit sentir sur sa croûte le silence du boulanger, son geste ancestral, être pris dans le voile de farine, entendre le roulement du pétrin mécanique et voir la pâte se lever en douceur comme le rideau de l'aube. À chaque fois, un nouveau spectacle. Chaque pain est une découverte. 
    J'ai eu une grande émotion quand, dans un village de Lorraine, j'ai vu le fournil du boulanger. Il était, hélas, en démolition. La porte émaillée du four avec son balancier avait fière allure. J'y voyais le mât d'un navire en perdition. Le vieux boulanger se prénommait Joseph. C'est à lui que je pense en écrivant cette lettre. Il utilisait du charme, un bois qui tient bien le feu, il faisait des tournées dans des villages avec son Tube Citroën, il vendait aussi de l'épicerie. L'une de ses spécialités était le kouglof. Un de ses moules est à la maison.
     
    Tout ce qui m'entoure devient une partie de nous-mêmes. 
     
    Fernando Pessoa le dit, la vie est là autour de nous. Il suffit de se poser et être attentif. Il y a le pépiement des oiseaux, le linge tendu sur le balcon de la voisine, une chanson des "Frangines" et, pourquoi pas, le bourdonnement intempestif de mon ordinateur. Je crois qu'une des ailettes du ventilateur est en train de me lâcher. L'oreille est une main sensuelle ; elle vous guide vers le plaisir de l'instant. 
     
    Les mots sont pour moi des corps palpables, des sirènes visibles, des sensualités incarnées (4)
     
    Le soir même, j'écris au calame des lettres de l'alphabet sur un calque que je projette ensuite à l'aide d'une torche sur un mur à hauteur de mon buste, pour danser avec elles, découvrir leur intimité. 
    L'écrivain est un être invisible à qui l'on donne trois ronds pour poser des mots que l'on va boire en cachette. Je titube. Rien à voir avec un pianiste que j'ai connu au Cintra, un club que je fréquentais à Paris. Lui, c'étaient des notes de musique qu'il buvait. Il n'était jamais bien net. C'est peut-être ce qui me plaisait chez lui. Il m'a donné envie de chanter. J'ai essayé, mais je chante comme une crécelle. Je me demande si le Joseph de Lorraine buvait son canon et poussait la chansonnette.
     
    Les mots s'enfoncent dans la pâte. Creuser l'œil jusqu'à la source, suivre le filet d'une mémoire à inventer,
     
    Sentir tout de toutes les manières,  
    Vivre tout de toutes parts,
    Être la même chose de toutes les façons possibles en même temps,
    Réaliser en soi l'humanité de tous les instants
    En un seul instant diffus, prodigue, complet et lointain.

    Tout passe, toutes les choses défilent en moi,
    Et les rumeurs de toutes les villes du monde murmurent en moi… (5)
     
    (1) Le livre de l'intranquilité, Fernando Pessoa.
    (2) Le passage des heures (Ode sensationniste) Fernando Pessoa.   Editions Orphée La Différence.
    (3) La terre des mots. Jean-Louis Novert. Rougerie Editeur.
    (4) Le livre de l'intranquilité, Fernando Pessoa.
    (5) Le passage des heures (Ode sensationniste) Fernando Pessoa.   Editions Orphée La Différence.

  • André Cohen Aknin

    Dans mon pays, dit-il, on parle au son du violon et de la derbouka.

    Enfant en Algérie, il passe son adolescence à Paris, puis il voyage, exerce différents métiers, avant de s’installer dans la Drôme en 1983. Depuis, il chemine avec des musiciens, enseigne la communication, forme à la lecture à voix haute des enseignants, des bibliothécaires, des élèves. Il met également en scène des événements.

    L’écriture d’une pièce de théâtre Les gens d'ici lui ouvre la scène.

    En voyage d'écriture au Maroc, il est frappé par la lumière d’Afrique. L'Algérie resurgit et il la fait revivre dans un roman La lèvre du vent, une histoire d’enfants du quartier juif d'Oran pris dans la guerre. Passionnant de sensibilité et d'érudition, a écrit Benjamin Stora.

    À la recherche de sobriété, il écrit Le sourire de l'absente, un récit poétique, le présente en lecture-récital, fidèle aux mots de Léopold Sedar Senghor : le poème n’est accompli que s’il se fait chant, parole et musique en même temps.

    Un lit dans l’océan, roman, 2021. La rencontre avec une vieille dame juive d’Algérie atteinte de la maladie d’Alzheimer. Son fils essaie de la rejoindre dans son univers fantomatique à travers les souvenirs d’une vie tragique et lumineuse, empreinte de cuisine et de musique arabo andalouse.

    Pour donner sens au présent qui parfois nous pèse et qui, pourtant, porte en lui un germe créateur, il donne des récitals à voix nue ou avec musique depuis 1987 ; il crée des rencontres avec poètes et artistes. Depuis mars 2020, il écrit et diffuse des lettres d'un colporteur-liseur autour de la poésie.

    Pour lui, les mots sont des matériaux visuels et sonores à assembler, à ajuster, à écouter ; il lui faut entendre la musique des phrases pour les poser sur la page. Un rayon de lumière venu de l'enfance en Algérie éclaire ses paysages intérieurs imaginatifs et tourmentés.

     

    Un lit dans l'océan, roman. Editions Parole, 2021

    Le sourire de l’absente, récit poétique. L’Atelier du Hanneton éditeur, 2012

    La lèvre du vent, roman. L’Harmattan éditeur, 2006

    Le carnaval de votre enfance. Paroles de résidents, Ehpad de Romans. 2010

    Pièces de théâtre jouées en France et à l’étranger, dont Les gens d’ici, Visages, Molière al-Qabbânî (coauteur Mohamed Machti)...

    Récitals de poésie. Principalement : Salut Blaise, Tous les murs donnent au sud, La poésie d’Afrique du Sud, Le sourire de l’absente.

    Et avec Geneviève Briot : Alain Borne, une poésie d’ombre et de feu, Andrée Chedid, un univers, Des saveurs et des livres, Il pleut des oiseaux bleus, "Chemins croisés…

    Mise en scène d’événements : Mots de passe, Petites cours Jardins et Résonances, Biennales de l’International de Romans dont la première édition a reçu le Prix de l’innovation « Territoria », 2004

    Il crée et participe à un collectif de créateurs : 31 minutes , un itinéraire entre l’image, le trait, l’écriture et la voix. Exposition, 2006

    Paroles de silence, encres et poésie. Exposition, 2013. Illustrations encres pour Un caillou qui pense oiseau de Geneviève Briot. L’Autre incertain éditeur, 2017

    Lettres d’un colporteur-liseur, adressées directement à un réseau de lecteurs et sur son blog, depuis mars 2020

    Interventions en milieu scolaire et universitaire : lectures, ateliers voix, ateliers d'écriture (IUFM Grenoble, Lycées, collèges, médiathèques, CCI, FOL…)

    Membre de la SGDL et de la SACD